samedi 16 avril 2011

Beaucoup de bruit avec presque rien

Les violons ne sont plus. Les trompettes ont disparu. Mais c’est pourtant bien un orchestre qui se tient devant nous. Sur scène, une dizaine d’artistes et leurs percussions, soit 12 boites d’allumettes, 200 litres d’eau, 20 balais, quelques casseroles, tuyaux, chaises pliantes, éviers, et autres ustensiles en tous genres. Une vraie batterie… de cuisine. STOMP-en anglais taper du pied- c’est cent minutes de détournement d’objets au service du son, de la vibration et du rire.


Jeune de seulement dix-huit printemps, ce groupe né dans les rues d’Angleterre compte tout de même à présent quelques centaines de représentations et plus de quinze millions de spectateurs à son actif

Dans ce monde urbain où le recyclage musical est roi, la troupe crée, par le truchement du rythme et du rire, un univers touchant au possible. Un vrai ménage… qui déménage.


L’Ambassador Theatre, véritable caisse de résonnance de ce spectacle percutant, a revêtu pour l’occasion sa tenue « arrière-cour de banlieue populaire » et laisse entrer en son ventre les gros godillots des hommes de la rue qui, bien qu’enveloppés de sons métalliques, de bing et de bang, sont bien loin d’être bling-bing.


Stompeurs et sans reproches, ils viennent casser la baraque mais pas nos oreilles. Pas un couac, pas une fausse note mais bel et bien une harmonie sonore parfois en suspension au son des claquements de doigts ou du cliquetis des briquets. Un exploit quand on sait qu’un quart du spectacle est laissé à l’improvisation.

De l’intensité d’un moment de poésie et d’apesanteur à la légèreté d’un instant de rire pur et de bonheur, STOMP nous sert un cocktail (d)étonnant dont on ressort enivré, la bouche bée d’admiration et les yeux mouillés d’avoir trop ri.


STOMP


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